Black Cancer no Aryan [en cours]

Aryan

« Mourir, mourir... Mourir, ce n'est rien. Commence donc par vivre. C'est plus long et c'est moins drôle. »

CARACTÈRE

Aryan est quelqu'un d'assez lunatique, passant d'une humeur à une autre au gré des situations, imprévisible. D'un tempérament généralement enjoué, elle peut apparaitre comme insouciante, car elle semble tout prendre à la légère -ce qui n'est pas complètement faux. Elle n'est pas du genre à pleurer des morts, mais plutôt à considérer que c'est ainsi que va la vie. On vit, on meurt, fin de l'histoire. Elle possède également un humour...quelque peu douteux.

Peu respectueuse des protocoles, elle prend ses aises avec à peu près tout le monde. "Elle a l'air un peu je-m'en-foutiste", diriez-vous...détrompez-vous. Aryan n'est pas je-m'en-foutiste : elle n'accorde son respect qu'à ceux qui le méritent selon elle. Quant à ses amis...eh bien elle considère que soit ils l'acceptent telle qu'elle est, soit ils vont voir ailleurs.

La jeune femme n'est pas quelqu'un qui se complique la vie. Très franche, elle ne mâche pas ses mots et n'a aucune honte de son caractère joueur : elle aime taquiner et flirter avec les personnes qui l'intéressent, quel que soit leur sexe, que ce soit simplement pour jouer ou dans une considération plus sérieuse.

Par ailleurs, elle assume aussi son opportunisme : elle a tendance à s'incliner devant le plus offrant et le plus fort, et change d'alliance selon ce qu'un camp a à lui offrir... D'ailleurs, si le Cronos Laburinthos ne s'était pas effondré, elle serait très certainement dans le camp des Titans. En combat, elle se montre sans pitié et n'a que du mépris pour ceux qui fuient...seule exception faite étant les enfants -entendez par là les moins de dix ans- qu'elle estime ne pas avoir de place dans une bataille. Sa volonté de fer la conduit à ne jamais s'incliner face à un adversaire, dont elle ne reconnaitra la supériorité que si elle est incapable de se relever (ce qui suppose qu'elle serait à moitié morte...autant dire qu'elle ne facilitera la tâche à personne).

Ses colères sont aussi rares que redoutables, et il vaut mieux être (très) loin quand sa rage se manifeste. Aryan s'est également découvert un penchant malsain pour la torture et un côté légèrement cruel s'associant bien avec son franc-parler.

PHYSIQUE

Aryan est une jeune femme musclée, d'une taille raisonnable (1m80), bien consciente de ses atouts -comprenez par là sa poitrine développée et ses hanches dont le balancement donnerait le mal de mer à un marin-, et qui n'a aucune notion de la pudeur. En effet, elle n'éprouve aucune honte à se balader légèrement vêtue, sans toutefois verser dans le vulgaire. Coquine, un peu provoquante, oui...mais pas vulgaire. Par ailleurs, si elle ne se dénigre pas, Aryan n'est pas pour autant vaniteuse et ne se considère pas comme une top-modèle.

La jeune femme possède une peau mâte et une chevelure bleue épaisse héritée de son père, d'une longueur improbable, qui encadre son corps et dont la frange lui balaye le visage. Son visage pointu est doté d'yeux proprement félins, allant du brun sombre au doré, percés par une pupille verticale et bordés de longs cils noirs. Ses lèvres légèrement incurvées semblent toujours se moquer de vous (ce qui est peut-être le cas, qui sait...) Quant à son corps, il reste élancé mais tendu par des muscles d'acier, acquis grâce à un entrainement rigoureux, et déparé de plusieurs cicatrices -témoignages de ses combats.

De gamine chétive qu'elle était dans son enfance, Aryan a acquis la stature solide et le port de tête altier de son père, qui n'était autre que l'un des douze Titans, l'ayant élevée et entrainée jusqu'à ce que l'effondrement du Cronos Laburinthos ne les sépare. La jeune femme tient d'ailleurs beaucoup plus de son père que de sa mère -qui était une simple mortelle-, que ce soit physiquement ou moralement.

Autrefois, un tatouage noir en forme de sablier s'étalait sur son dos, symbole du sceau de Cronos apposé sur son cosmos, mais il disparût quand Deimos le brisa.

HISTOIRE

Décembre. Un mois fort peu clément, même en Grèce. Chose rare pour ce climat méditerranéen, la neige tombe à gros flocons, étouffant tous les sons sous sa cape immaculée. Cependant, le manteau hivernal n'est pas encore assez épais pour masquer les pleurs déchirants qui s'élèvent d'une petite maison aux fenêtres illuminées.

La porte claque contre le mur, apportant le vent d'hiver à l'intérieur. Le visiteur n'en a que faire, il est pressé. Il s'approche du grand lit où repose une femme aux épais cheveux argentés, sa robe souillée de sang. Il n'a pas besoin de se pencher sur elle pour savoir qu'elle est morte. Dans les bras froids de sa mère, un bébé minuscule hurle à s'en faire éclater les poumons, le visage écarlate, son duvet d'un bleu profond plaqué sur son crâne.

L'intrus repousse sa capuche, secouant ses courts cheveux d'un bleu identique à celui du bébé. Il considéra le nourrisson avec une profonde perplexité. Que faire? Abréger ses souffrances? Il n'avait pas prévu que la mère meure, et l'enfant ne survivrait pas seul, c'était une évidence. Il posa son regard écarlate sur la défunte, étonné de ressentir un peu de tristesse. Hana avait bien plus touché son cœur qu'il ne le pensait.

Ses yeux considérèrent à nouveau l'enfant hurlant. Bien que chétif, il avait déjà de la force et s'accrochait à la vie comme une moule à son rocher. Envoyant balader tous ses principes, l'homme se pencha pour prendre le bébé dans ses bras, l'enveloppant dans sa cape. Il allait se faire passer un savon, mais son instinct de nouveau père lui hurlait de ne pas laisser le nouveau né. Après un coup d'œil, il rectifia mentalement : LA nouvelle née.

Cette dernière avait peu à peu cessé de lui agresser les tympans avec ses cris, et le fixait de ses curieuses pupilles jaunes et fendues comme celles d'un félin. Il la fixa pareillement, s'attirant un gazouillement qui manqua de le faire sourire tout à fait niaisement. Père pour la quatrième fois, il ne pouvait pas s'empêcher de se gagatiser à la naissance, et ça avait été le cas pour tous ses enfants. Autant dire que son épouse n'en avait pas fini de le charrier. A cette pensée, il grimaça. Eurybie allait l'écorcher vif.

La petite fille piailla, ramenant son attention sur elle. Il lui chatouilla le cou, puis ferma les yeux.

Une seconde plus tard, il n'y avait dans la maison que le cadavre d'une femme, et la neige qui s'accumulait lentement sur le plancher.

*

-T'es pas sérieux, Crios?, s'étrangla Hypérion en voyant son camarade revenir avec un nourrisson dans les bras.

-Si. Très, grogna l'interpellé en faisant route vers ses appartements. Il ne voulait entendre aucun commentaire : ils courraient bien assez tôt. Rien ne restait secret bien longtemps, dans le Cronos Laburinthos...

La discussion avec Eurybie à travers le miroir allait être homérique...

*

-Rha!

Le Titan fit un magnifique vol-plané à travers l'arène, allant faire connaissance avec le mur qui n'avait rien demandé à personne. Aryan se craqua les épaules avec une grimace: c'est qu'il était lourd, l'animal! Cent quatre-vingt kilos avec l'armure, autant dire que c'était compliqué à soulever!

La jeune fille grimaça en voyant ses protège-bras fendus jusqu'aux coudes. Encore une armure de cassée...elle les enchainait, ces temps-ci. Son père allait râler.

-Eh ben crevette, tu mouftes plus?, la railla Japet une fois désencastré du mur.

-Tu ferais mieux de faire pareil, mon grand, rétorqua-t-elle du tac au tac. Ca va, il était bon le mur?

Le grognement furieux du Titan la fit sourire largement. Japet était tellement prompt à perdre son sang-froid qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de le titiller, au grand dam de Crios qui essayait en vain de lui inculquer un peu de discipline et de respect. Ho, il avait réussi...mais la demi-Titanide n'en faisait preuve que face à leur Roi. Le reste du temps, sa langue acérée et bien pendue n'épargnait personne. Et depuis que Cronos avait destiné la jeune fille à succéder à son père, c'était pire.

La bleutée secoua ses cheveux, qui lui arrivaient déjà à la taille, pour se débarrasser un tant soit peu de la poussière qu'elle avait récolté. Puis elle défit l'armure de simple soldat qu'on lui avait confiée, la laissant tomber au sol: dans cet état, ce n'était qu'un carcan inutile. Vêtue d'une simple tunique, elle regagna les appartements de son père.

Un bon bain ne lui ferait pas de mal.


Aryan frotta son dos rougi avec une grimace. La douleur était abominable, mais bien plus supportable que quelques jours auparavant. Se tordant le cou, elle regarda son dos, qui se reflétait dans le miroir en pied. Des lignes noires, agressives, se détachaient sur sa peau, creusant la chair comme de mauvaises scarifications. Tout le tour était d'un rouge vif, enflammé et ne supportant pas le moindre effleurement -ce pour quoi la jeune femme avant rabattu sa longue tresse sur son épaule, et ne portait absolument rien pour couvrir son torse. Donc oui, la demi-Titanide en était réduite à se balader la poitrine à l'air dans les appartements qu'elle partageait avec son père.

Elle soupira. Cronos avait scellé la majeure partie de son cosmos jusqu'à ce qu'elle succède à Crios. Il n'ôterait pas son scellé d'ici-là...et le moins qu'on pouvait dire, c'est que c'était douloureux! La bleutée espérait que ça se calmerait rapidement... Impossible de s'entrainer correctement avec ça.

*

Une pierre de la taille d'une maison s'écrasa juste à côté d'elle, alors qu'elle luttait pour rester debout au milieu du séisme monstrueux qui agitait le Tartare. Le Cronos Laburinthos partait en poussière. Vacillant entre les lézardes qui s'agrandissaient et les blocs de marbre qui s'effondraient autour d'elle, elle lutta pour rejoindre son père, qu'elle savait quelque part. Mais où?

Perdue, elle regarda autour d'elle, sa longue chevelure grise de poussière s'emmêlant dans l'armure de soldat qu'on lui avait attribué. Elle ne percevait plus le cosmos de Crios. Où était-il? Un gémissement de fin du monde s'échappa d'entre ses lèvres. L'aura de son père avait toujours été son phare. Sans sa lumière, elle se sentait terriblement perdue. Fébrile soudain, la bleutée se précipita entre les éboulis, trébuchant dans les gravats qui s'accumulaient.

[à suivre]